Harnais ou collier que choisir ?

Vous êtes nombreux à hésiter entre le collier ou le harnais pour promener votre chien. Quel est le mieux, le plus pratique ou même le plus adapté à votre animal ?

Les différents type colliers

« Les avantages du collier »

  • Léger et simple, il occasionne moins de frottements.
  • Sans traction, il n’engendre aucune gêne au niveau de la base du cou, des épaules et du rachis (= colonne vertébrale).
  • Parfaitement adapté aux animaux se baladant sans laisse ou ne tirant pas sur cette dernière.
« Les colliers en polymère (PVC, polyuréthane…) »
Très répandus dans le monde de la chasse. Ils sont souvent de couleur fluo, légers et faciles à nettoyer. Ils sont moins confortables lorsque le chien tire sur la laisse mais idéal s’il est promené en liberté.
« Les colliers en nylon »
Légers, d’un bon rapport qualité/prix, avec de nombreux coloris disponibles, ce sont actuellement les plus présents sur le marché.

« Les inconvénients du collier »

  • Oppresse les structures vitales telles que la trachée, les artères, les veines…
  • Obstrue les voies respiratoires (attention aux races brachycéphales : boxer, bouledogue, pékinois…).
  • Provoque des douleurs lors de la traction.
  • Se situe au niveau des cervicales. Un traumatisme de la zone induit par des chocs répétés voir violents aura des conséquences sur les structures environnantes et sur tout le corps. Les cervicales sont une zone fragile et un lieu de passage de la moelle épinière ainsi que de nombreux vaisseaux et nerfs.
« Les colliers en cuir »
Très résistants, ils montrent une bonne tenue dans le temps mais sont généralement plus lourds. Choisissez le modèle le plus léger pour votre chien.
« Les colliers en métal »

Etrangleurs à mailles ou à picots. Ils sont utilisés lors de l’éducation pour les chiens qui tirent.
Le système étrangleur présente un risque direct sur les structures du cou (trachée, vaisseaux sanguins et lymphatiques, muscles) et sur les cervicales (nombreux à-coups lors de l’utilisation).
Le système de picots est à bannir, le système étrangleur est quant à lui fortement déconseillé.

~ PREJUGÉS ~ -> Mon chien tire plus en laisse s’il a un harnais.
Même s’il aura plus de force avec un harnais, ce n’est pas le fait d’utiliser un collier qui empêchera votre animal de tirer, cela relève de l’EDUCATION ! S’il est difficile de lui apprendre à ne pas tirer, préconisez un harnais anti-traction plutôt qu’un collier.

En résumé, le collier est adapté aux chiens qui ne sont qu’occasionnellement attachés en balade et qui ne tirent pas en laisse. Sa légèreté et sa simplicité offre une liberté totale de mouvement.
Choisissez un collier adapté par sa taille et son poids. Un collier trop fin sera inconfortable et douloureux (répartition des charges sur une petite zone), un collier trop large limitera les mouvements de flexion latérale du cou. Un collier trop lourd provoquera tensions et douleurs au niveau des cervicales (Attention aux races de lévrier qui ont souvent des colliers bien trop lourds et imposants pour leur gabarit).

Harnais, ce qu’il faut savoir !

Devant la multitude de choix, formes, tailles, couleurs, prix, réglages, nombre d’anneaux d’attache… Il est difficile de s’y retrouver quant il est question d’investir dans un harnais : alors faisons le point ! Dans cet article il ne sera pas question de prix ou d’esthé-tique mais de trouver LE harnais adapté à la morphologie et à l’acti-vité de votre chien tout en restant confortable.

Les harnais en forme de « H »

C’est la forme de harnais la plus classique. Il est composé d’une lanière entourant le cou et d’une autre entourant le thorax. Ces deux dernières sont reliées entre elles par deux autres lanières, une passant le long du sternum et une autre passant le long du rachis (Cf photo).
Cette forme de harnais est symétrique avec de nombreux points de réglage. Elle s’adapte à la plupart des morphologies, plutôt pratique lorsque le chien est en croissance (grâce aux nombreux points de réglage). Il permet une grande liberté de mouvement au chien.
Exemple de marque : 4Dox, Kaka mall, manmat run…

Les harnais en forme de « T »

Une sangle large passant devant le poitrail et les épaules relie la base du harnais positionnée autour du thorax et derrière le garrot (Cf photo).
Ce système est apprécié car il s’enfile très facilement et dégage entièrement le cou.
Néanmoins, il gêne les épaules lors de la marche, limite les foulées (diminution importante de l’embrassé) et occasionne des frottements au niveau des épaules et du rachis lors des longues balades. Cette forme de harnais n’est pas adaptée à la morphologie et la locomotion des chiens, il est à éviter.

Les harnais en forme de « Y »

Ces derniers sont similaires à ceux en « H » dans leur configuration. La différence se fait au niveau de la lanière passant par le sternum. Cette dernière est plus large, offrant une meilleure ré-partition des forces lors de la traction et plus de confort pour l’animal.
C’est l’un des harnais les plus confortables permettant une grande liberté de mouvement. Attention néanmoins à la largeur des lanières présentes sur le dos, si elles sont trop larges elles engendreront beaucoup de frottements et de chaleur.
Ce harnais n’est pas adapté aux chiens ayant un poitrail étroit (lanière sur le sternum trop large).
Exemple de marque : Zero DC short, Dog Copenhagen, Junih, Ruffwear, TrueLove…

Les harnais « parapluie » ou « baudrier »

Ils forment deux triangles unis par leur base, dans lesquels on passe les deux pattes avant du chien (une dans chaque triangle) et on referme au-dessus du dos, au niveau des deux scapulas (= omoplates).
Cette forme de harnais n’est malheureusement pas adaptée à la morphologie et locomotion des chiens. Le point de pression où est attaché la laisse se trouve sur les scapulas qui sont très mobiles pendant la marche : mouvement d’avant et d’arrière. De plus, les lanières passent sur l’avant des épaules, et gênent leur avancée.

Les harnais « couvrants » ou « intégraux »

Ces derniers sont de deux types:
– Ceux conçus pour aider les chiens souffrant de difficultés locomotrices importantes, rééducation, paralysie, dysplasie d’une/des hanche(s).
– Ceux destinés à la promenade sportive ou de loisir.
En ce qui concerne les harnais destinés aux chiens atteints de pathologies, ils sont parfaitement adaptés à aider les chiens en difficulté.
Pour ceux réservés aux balades de chiens en parfaite santé, ils présentent malheureusement trop de surface de frottement et gênent l’animal dans sa locomotion.

Les harnais « anti-traction »

Ces harnais ont la particularité d’empêcher le chien de tirer en laisse en rendant la traction inconfortable pour ce dernier. Le point d’attache se trouve au niveau du poitrail, il entrave les déplacements sans blesser ou causer de douleur. Ce harnais est uniquement un outil d’éducation permettant de faciliter l’apprentissage de la marche en laisse !
Il ne doit pas être utilisé comme harnais quotidien durant la vie entière de l’animal. A long terme il peut amener des problèmes ostéo-articulaires.
Exemple de marques :
– Harnais anti-traction : Easywalk, Antitraction halti…
– Harnais « Y » et anti-traction : Dog Copenhagen, Junih, Ruffwear, TrueLove…

Les harnais de traction

Comme son nom l’indique, ils permettent au chien de tracter. Il est recommandé d’utiliser ce type de harnais lors des sports de traction : cani-cross, cani-vtt, cani-trotinette, traineau… Il existe différents types de harnais de traction mais ils ont tous en commun :
– De ne pas avoir de point de réglage (taille du harnais adaptée au chien ou conçu sur-mesure) afin de limiter les zones de frottement et les risques de casse.
– Un point d’attache situé à la base de la queue (meilleure répartition du poids lors de l’effort de traction, pas de point de pression sur le rachis (colonne vertébrale) et grande liberté de mouvement de ce dernier).
En ce qui concerne les harnais de traction dit « courts », ils sont très confortables pour l’animal lors d’une activité de loisir (liberté de mouvement, peu de surfaces de frottement) mais ne sont pas réellement adapté à une activité demandant à l’animal de tracter. En effet, le point d’attache se situe au niveau des vertèbres thoraciques, ce qui limite la liberté de mouvement de la colonne thoracique et créé une répartition des forces au niveau de deux ou trois vertèbres (risque de fatigue ostéo-articulaire).

Vous l’aurez compris pour les promenades de loisir, les harnais en « H », en « Y » et de traction dit « courts » sont les plus appropriés. A vous de trouver celui le plus adapté à la morphologie de votre chien. Commencez par les modèles en « Y », si votre chien a un poitrail trop étroit ou est en croissance, dirigez-vous plutôt vers le type « H ». Réfé-rez-vous aux « 5 » points à observer pour choisir son harnais cités plus bas dans l’ar-ticle.
Attention à tous les conseils et comparatifs concernant les harnais que l’on trouve facilement sur internet. Conseiller des propriétaires pour vendre son/ses produit(s) sans prendre en compte l’anatomie, la biomécanique, le confort ou même le bien-être de l’animal est monnaie courante.

Quels sont les points importants à respecter lors du choix d’un harnais ?

N° 1: Il ne doit perturber en rien l’activité, la locomotion ou le développement musculaire de votre compagnon. Le chien doit pouvoir bouger librement notamment les zones sur lesquelles passe le harnais. Les mouvements des membres antérieurs et du dos ne doivent pas être gênés. Je pense particulièrement aux arti-culations scapulo-humérales (articulation de l’épaule), huméro-radiales (articulation du coude) et inter-thoraciques (articulation entre les vertèbres du rachis thoracique).

N°2 : Il doit reposer sur des zones bien spécifiques de la structure osseuse de votre chien.

  • Le sternum : Du manubrium sternal (Cf schéma) à la 9ème paire de côtes (ne doit pas dépasser la fin du sternum. Rappel, les chiens ont 13 paires de côtes).
  • L’encolure : Du manubrium sternal au garrot (au niveau de l’articulation entre la dernière cervicale : C7 et la 1ère thoracique (T1).
  • Le coude : A au moins trois doigts derrière la pointe du coude (articulation huméro-radiale).
  • Le rachis : Les sangles ne doivent pas se regrouper en un point entre les épaules. Le point d’attache doit se trouver au niveau du rachis thoracique (sauf harnais de traction) bien en arrière des épaules (omoplate/scapula). Attention, lorsque le chien avance l’antérieur, l’omoplate (scapula) bascule vers l’arrière (cf schéma), le harnais ne doit pas passer au niveau de l’omoplate lorsqu’elle est basculée au maximum.

N° 3: Le harnais doit être bien réglé pour passer par les différents points spécifiques vus dans le N°2. Les points de réglage doivent être symétriques, si ce n’est pas le cas, le harnais risque de tourner, créer des zones de frottement ou de gêne.

N°4 : Le harnais doit être adapté à la morphologie de VOTRE chien, un modèle qui correspond à l’un ne sera pas forcement adapté à l’autre.

N°5: Choisissez un modèle adapté à votre activité et celle de votre chien.

Article écrit par Ostéopathe pour animaux - May'Ostéo

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